les plus belles alliances éthiques et accessibles
En fait, ça fait des mois que cet article est quasiment prêt. Je voulais aller plus loin en prenant contact avec les différentes marques dont je vous parle, mais d’autres priorités ont pris le dessus. Peut-être aussi les incertitudes dont je vous parlais précédemment. Et puis le mois de février étant propice aux amoureux (Saint Valentin, nombreux salons du mariage dont love etc qui s’est tenu samedi), je me suis dit qu’il était peut-être temps de sortir ce post du placard, d’autant qu’il s’inscrit pleinement dans une démarche responsable. Alors, j’espère que cet article vous aidera à trouver la bague de vos rêves !
Le développement durable est sur toutes les lèvres, mais parfois au détriment du style. Si vous suivez ce blog, vous savez que mon credo est de prouver que l’alliance des deux est possible (oula, jeu de mot…). Cet article consacré aux plus belles alliances éthiques en est l’exemple le plus flagrant, et je vais vous expliquer pourquoi un peu plus loin.
Tout d’abord, je précise de quel type de bagues je vais vous parler : je vais vous présenter 18 modèles d’alliances exclusivement en or créés par des marques françaises, dont les ateliers sont en France et engagées éthiquement sur la fourniture de leurs matières premières.
Et pour couronner le tout, ces anneaux sont tout à fait accessibles, puisqu’ils sont tous à moins de 550€ ! Ce qui prouve également que éthique ne veut pas forcément dire prix élevé.
Je reviens donc à l’histoire qui me fait vous écrire aujourd’hui. (Non, ne vous emballez pas, je ne me marie pas…) J’ai toujours apprécié le bijou et plus particulièrement les bagues, plutôt minimalistes mais pas trop fines. On m’a offert il y a une dizaine d’années un des modèles Seventies du joaillier Dinh Van en or blanc. Je cherchais un équivalent en or jaune, sobre et contemporain, sans trouver mon bonheur. Et finalement en flânant sur le site l’exception, j’ai découvert la marque JEM et sa gamme Voids créée par India Mahdavi.
J’ai donc aimé le style, avant même de savoir que la marque était engagée éthiquement, le nom de la marque étant d’ailleurs un acronyme de Jewellery Ethically Minded ! Du coup, j’ai commencé à me renseigner sur la marque, et sur la filière de la joaillerie éthique en général. Je me suis rendue à leur boutique, hyper épurée, et j’ai finalement opté pour un autre modèle de la collection Octogone (et je l’adore).
Voilà donc pourquoi j’ai décidé de vous parler de joaillerie éthique, mais qu’est ce que ça veut dire exactement ? Si vous avez atterri ici, c’est certainement que le sujet vous intéresse... Mais je ne voulais pas non plus vous noyer sous les informations si votre recherche est principalement axée sur le mariage et le choix d’une alliance accessible (ou juste une bague hein, à offrir ou à s’offrir, ça marche aussi).
Après avoir hésité, j’ai donc conservé la partie “documentaire” pour celles et ceux qui ont envie d’en savoir plus, mais je l’ai placé à la fin de l’article, après les modèles d’alliances. Après tout, autant partager le travail de recherche que j’ai déjà effectué en compilant différentes sources, si ça peut vous permettre d’économiser un peu de temps. Il vous suffira de scroller un peu plus…
On va donc commencer par la partie sympa pour finir sur le plus technique :
les marques françaises et éthiques
les fameux 18 modèles d’alliances éthiques en or à moins de 550€
la face caché de la joaillerie traditionnelle
les solutions pour une joaillerie plus éthique
LES MARQUES DE JOAILLERIE ETHIQUE MADE IN FRANCE
Je vous dresse ici un rapide panorama des marques de joaillerie éthique. Comme précisé en préambule, je ne ferai ici qu’un résumé rapide du positionnement de chacune que j’ai classé par ordre alphabétique pour ne pas (trop) vous influencer. En même temps, comme je viens de vous dire que j’avais acheté un modèle, vous vous doutez que j’ai un petit crush pour l’une d’elles…
Chacune a ses spécificités et ses partis pris, qui correspondront plus ou moins à votre propre engagement : certaines vont faire le choix d’or et de pierres extraites de mines de manière équitable, tandis que d’autres privilégient l’or recyclé et/ou le diamant synthétique (si c’est du charabia pour vous, n’oubliez pas que le “guide pratique” se trouve au bas de l’article). Et comme indiqué dans le titre, les ateliers sont tous français, je ne l’ai donc pas reprécisé dans le descriptif.
Leur style peut être différent également, plutôt contemporain et graphique ou délicat et romantique ou brut et authentique, je vous ai joint une image extraite de leur instagram pour vous aider aussi dans votre choix (éthique et esthétique toujours…)
et aussi
April Paris fondée par l’autodidacte Muriel Gibault, les bijoux April sont réalisés par des artisans labellisés RJC et entreprise du patrimoine vivant.
le choix des matières : or labellisé fairmined, argent recyclé / diamants certifiés Kimberley process (conflict free)
Aglaia & co qui reverse 5% du montant de votre commande à l’association de votre choix
Mademoiselle AD qui privilégie l’or certifié Ecogold
18 MODELES D’ALLIANCES À MOINS DE 550€
Nous voici donc arrivés à cette fameuse liste des plus belles alliances à la fois éthiques ET made in France ET accessibles (de 80€ à 550€). Petite précision, je ne vous présente ici que des modèles plutôt originaux entièrement en or jaune. Evidemment la plupart de ces marques proposent des modèles plus simples, type jonc, avec d’autres finitions (or blanc et rose, et parfois platine ou argent).E- Et si vous avez plus de budget, il y a bien sûr des modèles plus chers, notamment ceux avec diamants si vous le souhaitez.
Selon votre style, j’ai scindé la liste en deux : plutôt graphique ou romantique
alliance COUPE TRAPEZE JEM // 2. alliance nikki originale or du monde // 3. alliance GRAVEE TRIANGLE JEM
4. alliance dunes april paris // 5. ALLIANCE DEMI JONC courbet // 6. alliance comete april paris
7. ALLIANCE INNOCENT STONE // 8. alliance seville or du monde // 9. ALLIANCE INNOCENT STONE
ALLIANCE magic chain myrtille beck // 2. alliance PERLÉE JEM // 3. ALLIANCE wave feuillage myrtille beck
4. alliance APOLLINE FLORE & ZEPHYR // 5. ALLIANCE ALICANTE or du monde // 6. alliance LOUISE FLORE & ZEPHYR
7. alliance isANDRE paulette a bicyclette // 8. alliance CASILDEE paulette a bicyclette // 9. alliance isilde paulette a bicyclette
Voilà donc ces jolis modèles d’alliances, beaux pour vous et pour la planète. Une alliance, mais aussi juste une bague si vous le souhaitez. Enfin, pas juste une bague, mais une bague qui respecte vos valeurs. J’espère que vous avez trouvé votre bonheur.
Si c’est le cas, vous pouvez vous arrêter là, mais si vous voulez en savoir plus sur la joaillerie éthique, il vous reste encore “quelques” lignes à parcourir… Courage, c’est pour la bonne cause !
LA FACE CACHÉE DE LA JOAILLERIE
Comme dans tout secteur, au delà du produit fini présenté en vitrine, même s’il s’agit d’un bijou étincelant, il faut avoir en tête le processus qu’il y a derrière. Et il faut bien avouer que la joaillerie ne brille pas particulièrement par son exemplarité en matière de développement durable, pour différentes raisons.
des sources d’approvisionnement lointaines
Pour ce qui est de l’or, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a bien des gisements en France Métropolitaine. On y a a tout de même extrait 180 tonnes d’or au siècle dernier et selon le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), il resterait encore 50 tonnes à découvrir sur le territoire national. A l’heure actuelle et depuis 2004, il n’y a plus d’exploitation de mine aurifère, notamment pour des raisons environnementales. *
En fait, les principaux producteurs d’or sont la Chine, l’Australie, la Russie et les Etats Unis, avec respectivement 440, 300, 255, et 245 tonnes en 2017. Autant dire que la production nationale est une goutte d’eau, même si certaines sociétés aimeraient réouvrir des sites.
Pour ce qui est des pierres précieuses, en France, il y a un gisement de saphirs dans une rivière du Puy de Dôme, mais la production est assez anecdotique et la qualité n’est pas tout à fait au rendez-vous pour de la joaillerie. On trouve également des pierres fines comme l’améthyste, la fluorine ou le quartz, mais là encore, en quantité très faible.
Bref, comme pour l’or, l’essentiel de la production se fait ailleurs, donc le bilan carbone n’est pas optimal.
En plus, l’extraction se fait parfois (souvent ?) dans des conditions déplorables.
des conditions d’EXPLOITATION ET UNE TRACABILITE DOUTEUSES
Il y a d’abord les conditions de travail des mineurs qui sont souvent dramatiques, surtout dans les mines artisanales, ou orpaillages, comme au Burkina Faso par exemple* *. Souvent en grande précarité, essayer de trouver un peu d’or ou quelques diamants est leur seule alternative. Ils vont risquer leur vie chaque jour, sans aucune protection contre les éboulements ou les produits toxiques utilisés, comme le mercure.
Sans parler des mineurs mineurs (non, non, je n’ai pas fait de faute de frappe : je parle d’enfants ! un seul chiffre assez terrifiant : selon l’Unicef, en 2014, 40 000 enfants de 3 à 17 ans travaillaient dans les mines de RDC…*)
Ensuite, la vente non encadrée de certaines pierres précieuses, particulièrement le diamant, ont alimenté nombre de conflits armés : des factions rebelles ont financé leurs activités grâce à la vente de pierres brutes. Le film “diamond blood” d’Edward Zwick a mis en lumière ce problème en 2006.
des procédés d’extraction dangereux pour la planète
Au delà des dégâts humains, il y a également les dégâts environnementaux de plus en plus lourds. On estime que l’extraction de 20g d’or nécessite 50000 litres d’eau, 150 litres de carburant, 20kg d’oxyde de soufre et produit 20 tonnes de déchets miniers et 450 kg de CO2…
Et à mesure que les ressources se raréfient, les moyens mis en œuvre sont de plus en plus “innovants”. Pour les petites exploitations, souvent illégales, la recherche de minerai va se faire sans contrôle, et donc en polluant.
Quant aux grands projets lancés par des multinationales, ils sont assez dévastateurs en terme d’environnement.
Je tenais à parler ici du projet de mine aurifère de la Montagne d’or en Guyane, particulièrement décrié. Ses opposants évoquent une catastrophe écologique certaine : déforestation de 1500 Ha de forêt amazonienne (2000 espèces végétales et animales répertoriées), menace de l’écosystème à cause des explosifs et de l’extraction au cyanure, sans parler du déracinement des populations locales amérindiennes, pour qui le lieu représente un sanctuaire.
Si ça vous interpelle, n’hésitez pas à aller signer la pétition #stopmontagnedor lancée par WWF ici
Enfin, une fois la mine épuisée, le paysage laissé est souvent un paysage de désolation comme le montre le fameux “big hole” en Afrique du Sud : sans doute la plus grande excavation humaine avec son cratère de 17 Ha (l’équivalent de 24 terrains de football)
LES SOLUTIONS POUR UNE JOAILLERIE PLUS ETHIQUE
Bon, désolée d’avoir dressé ce tableau assez noir, ce n’était pas mon objectif, mais comme je vous le disais, je me suis pas mal renseignée, et c’est un aspect qu’on a trop souvent tendance à oublier. Heureusement, le secteur essaye de se racheter et il existe des initiatives qui tentent de résoudre ces différents problèmes.
DES EXPLOITATIONS PLUS ETHIQUES ET LABELLISÉES
fairmined (2004): un label de certification qui atteste de la provenance de l’or : produit dans des mines artisanales d’Amérique Latine à échelle humaine, gérées de manière responsable, tant sur le plan social qu’environnemental. Il faut tout de même dire que ces mines continuent à utiliser des produits toxiques, même si leur utilisation est raisonnée. Avec 600kg par an, la quantité d’or extraite bénéficiant de ce label reste assez confidentiel (la production mondiale étant de 3300 tonnes).
SCPK (système de certification du processus de Kimberley) : label tripartite (représentants des états, de l’industrie diamantaire et de la société civile) destiné à certifier la provenance des diamants bruts pour mettre fin au commerce des “diamants du sang”. Ce label a le mérite d’exister, mais il est assez décrié car il est toujours difficile de garantir l’origine des pierres. 2 ONG signataires du SCPK à l’origine l’ont finalement quitté (Global Witness et Human Global Rights )
RJC (Responsible Jewelry Council) : un label créé en 2005 destiné à certifier les bonnes pratiques sociales et environnementales des entreprises de la filière joaillière, de la mine jusqu’à la distribution, tant pour l’or que pour les pierres. Au départ composé de 13 signataires, dont Cartier, il y a maintenant plus de 1100 membres, normalisant ainsi la filière. L’adhésion donne lieu à un audit indépendant pour garantir que les engagements des nouveaux membres ne sont pas que du green washing.
DE L’OR RECYCLÉ
Je n’ai pas trouvé de label particulier pour l’or recyclé. Et les données qui circulent à ce propos sont assez floues voire contradictoires. En tout cas, une chose est sûre, les gisements naturels étant de plus en plus rares, il parait naturel de vouloir recycler le métal déjà extrait et qui dort dans nos intérieurs (vieux bijoux, mais aussi déchets électroniques). Depuis 2011, la proportion d’or recyclé représenterait plus de la moitié de l’offre mondiale*, sans que ce ne soit forcément revendiqué. Mais c’est une démarche qui parait assez logique, sachant que plus de la moitié des gisements mondiaux d’or aurait déjà été extraite. En plus, l’or recyclé n’est pas forcément plus cher que l’or traditionnel : Selon une étude, ce serait même nettement moins cher : 38 000 dollars contre 1 591 pour un kilogramme d’or * mais d’autres chiffres semblent dire que ce serait plus cher, donc…
DES MATÉRIAUX ALTERNATIFS
les pierres de synthèse, notamment les diamants, ont le vent en poupe. Certains leur donnent un nom plus sexy, comme diamants de culture, mais sachez qu’en France, pour éviter toute tromperie, seul le terme diamant synthétique est légal. Même l’expression “diamant de laboratoire”, pourtant assez explicite n’est pas censée être utilisée.
Mais peut-être faut-il que je reprécise ce qu’est un diamant synthétique : ce n’est pas une imitation de diamant, mais bien un diamant aux mêmes propriétés et avec la même structure qu’un vrai diamant trouvé dans une mine, mais recréé par diverses techniques physiques et chimiques dans le cadre d’une usine.
L’un des principaux freins pour le moment, c’est la réticence d’une partie du public qui préfère une pierre issue de la terre (si elle a été extraite dans des conditions responsables). Un autre frein, c’est aussi la valeur d’une pierre synthétique sur le marché de “l’occasion”.
Si le diamant de synthèse vous intéresse, je vous invite à lire l’article de Marie Chabrol du site legemmologue qui explique ça beaucoup mieux que moi !
D’autres ont travaillé des matériaux naturels plus surprenants : Monique Péan utilise notamment des fossiles d’os de dinosaure ; la maison Boucheron a trouvé le moyen de rendre les fleurs éternelles… Mais là, on commence vraiment à sortir du sujet… N’hésitez pas à me dire en commentaire si ça vous intéresse, je ferais peut-être un article.
ET LES GRANDES MAISONS ?
J’en profite d’ailleurs pour dire que ça commence à bouger dans certaines grandes maisons de joaillerie. Chopard semble exemplaire avec l’objectif de 100% d’or éthique (fairmined et RJC) atteint depuis peu et signe de son engagement, elle crée la palme d’or de Cannes en or fairmined depuis 2014. Boucheron, Chaumet et Tiffany semblent faire des efforts également.
Quant aux autres marques de la place Vendôme, elles communiquent à peine voire pas sur leur engagement sur leur site internet. Ça ne signifie pas qu’elles ne font absolument rien puisque la plupart sont membres du RJC, mais en tout cas, ça ne semble pas une priorité.
THE END
Voilà, cette fois, j’ai fait le tour, merci d’être arrivé.e jusqu’ici. Vous pouvez désormais faire votre choix en toute conscience et en adéquation avec vos valeurs. 🌿✨